3ème Dhatu : le Mamsa Dhatu

Le mamsa dhatu qui signifie littéralement “viande” est responsable des muscles et de manière secondaire des ligaments et de la peau. En effet, mamsa dhatu correspond aux muscles et à la chair. Ce dhatu apporte force, courage et confiance. Les upadhatus sont les ligaments et la peau. Les éléments qui le constituent sont la terre (robustesse et endurance) et le feu (force et explosivité). Néanmoins, l’air joue un rôle essentiel pour la contraction musculaire. Le dosha associé au mamsa dhatu est Kapha (responsable du goût).

Les principes du mamsa dhatu

Le mamsa dhatu est donc responsable des muscles. Mais il est au-delà de ça le pourvoyeur de la force, du courage, de l’endurance et de la confiance en soi. Il est aussi le moyen par lequel nous pouvons nous exprimer et agir. 

Les muscles agissent selon les besoins et désirs de notre volonté. Ils sont aussi à l’écoute de la partie spirituelle de notre âme, créatrice et impulsive. En effet, nos muscles sont le véhicule de notre expression physique et sont le fruit du jivatman (la partie de notre esprit lié à notre égo) et du paramatman (la partie de notre esprit lié au divin).

Le muscle est composé de terre et de feu, sa mobilité est par contre créée par l’air. La terre est l’élément donnant la structure du muscle, le feu son activité et son énergie, l’air son moteur.

Les qualités du mamsa sont les mêmes que la terre et le feu : chaud, lourd, sec, dur, … Elles se combinent logiquement aux doshas Pitta et Kapha et justifient l’influence de ces deux doshas sur le mamsa.

Le mamsa dhatu et les doshas

L’analyse de la santé de notre rakta passe par une prise de sang. La quantité de globules rouges est le premier indicateur de la quantité de rakta. Pour la qualité de celui-ci, il faut étudier la morphologie des cellules et les niveaux d’hémoglobines. Toutefois, une prise de sang n’est pas suffisante pour définir clairement la santé du rakta car chaque prise ne permet de voir qu’une information partielle.Elle ne donne ainsi pas d’information sur les tendons, le foie ou la rate, qui dépendent aussi du rakta dhatu.

Afin de parfaire l’analyse, il convient d’effectuer des palpations du foie, des analyses de la cornée pour constater d’éventuelles décolorations, des tendons du corps pour repérer des possibles tendinites. Les tendinites sont par exemple une preuve efficace et concrète d’un déséquilibre pitta dans le corps. 

Il est donc important de bien contrôler son rakta dhatu en vérifiant régulièrement à travers des analyses sanguines et un contrôle de sa chaleur corporelle mais aussi de son humeur.

Prendre soin de son mamsa dhatu

Le soin du mamsa va demander d’équilibrer notre apport quantitatif et qualitatif de la terre et du feu dans notre corps et notre esprit.

Si la terre n’est pas suffisamment présente dans notre alimentation pour générer suffisamment d’énergie pour le mamsa, alors les tissus du corps seront malformés quel que soit l’état du mamsagni. De ce fait, si le mamsagni est puissant, le corps va en conséquence s’étendre et s’allonger. Les tissus seront très vulnérables aux inflammations et le risque à terme c’est que l’agni « dévore » peu à peu le mamsa par son activité trop importante. La conséquence visible sur le corps d’un tel effet est la perte musculaire.

Si Kapha est en excès dans le mamsa dhatu, il est recommandé de réduire la consommation d’aliments lourds et d’augmenter notre agni pour favoriser le métabolisme musculaire. Il faut alors encourager la consommation d’aliments « légers » comme les légumes et les graines. Les aliments âcres sont les plus favorables à un équilibre de Kapha. Les épices et herbes piquantes sont aussi bons pour Kapha. Pour plus de précision nous vous invitons à lire notre article sur les conseils d’alimentation pour Kapha. Il est également fortement conseillé de pratiquer une activité physique régulière, comme la musculation ou la gym suédoise. Enfin, nous recommandons particulièrement la pratique du yoga asana pour lutter contre la rigidité naturelle du corps et les bains de soleil pour alimenter notre corps de lumière.

Si Pitta est en excès dans le mamsa, il faut réduire la force du jatharagni (feu digestif de l’estomac, le plus important des 13 agnis de notre corps) et du mamsagni. Pour atténuer l’impact du jatharagni il faut consommer des aliments froids comme le lait, les légumes amers, le blé et le beurre.

L’amer a un effet rapide et efficace pour freiner tous les agnis, au contraire du sucré qui est à privilégier pour un effet sur la durée sur la digestion. Ainsi lorsque les muscles et ligaments sont sujets aux inflammations, une guérison rapide et efficace sera d’appliquer des onguents à base d’herbes amères comme le kutki, la gentiane et les berbéris.

 Pour des traitements à plus long terme il faut privilégier les plantes comme le réglisse, l’asperge à grappes ou encore l’orme rouge. Ces herbes ont des caractéristiques régénératrices et favorisent la guérison des tissus. L’activité physique est à proscrire car elle accentue l’inflammation et la présence de Pitta dans le corps. Il est recommandé d’éviter l’exposition au soleil et de pratiquer des exercices de yoga asana qui favorisent le refroidissement du corps.

Si Vata est en excès dans le mamsa, il est nécessaire de stabiliser le jatharagni et le mamsagni tout en augmentant l’apport de l’élément de terre. Ce besoin d’équilibre peut se faire par la mise en place d’une routine quotidienne pour l’alimentation et le sommeil.

 On accroît la part de terre dans son corps en consommant des aliments lourds comme la viande, les fruits secs et les légumes. Afin de maintenir l’activité des agnis, il convient d’ingérer aussi des aliments épicés (attention à ce que ce ne soit pas trop épicé sous risque d’un déséquilibre Pitta). Le goût à favoriser est l’aigre car les aliments aigres contiennent à la fois de la terre et du feu pour maintenir le dynamisme des agnis.

 Il est conseillé de consommer les aliments sucrés avec des épices pour garantir un effet sur les agnis. Par exemple, si vous prenez du réglisse ou du ginseng, il convient de mélanger avec de la cannelle, du gingembre ou du cumin. 

L’activité physique peut être pratiquée mais de manière limitée et en respectant la bonne digestion des repas. La pratique du yoga asana et du pranayama est recommandé.

En conclusion, la santé du mamsa est la pierre angulaire de notre activité quotidienne et notre énergie motrice. Il est important de l’entretenir et de prévenir tout déséquilibre par les techniques que nous venons de lister. Nous vous invitons également à vous rapprocher d’un professionnel de l’Ayurvéda si vous êtes sujet à des troubles musculaires. Il vous donnera un soin personnalisé en accord avec l’approche ayurvédique.

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